Le premier sens du Ciel : le maître Xuan Zang

Vidéo 2 : Le premier sens du Ciel : le maître Xuan Zang 
佛法東來 2一法文字幕 第一義天 玄奘菩薩

Une introduction
L’Association des Êtres Illuminés a présenté une série de trois vidéos dont le titre est Quand l’enseignement du Bouddha est arrivé en Orient. L’objet de cette série est de comprendre ce qu’est le véritable enseignement du Bouddha et de rappeler à chacun sa vérité. Ce n’est pas parce qu’un temple affiche une imposante statue du Bouddha qu’il en propose l’enseignement authentique. Le bouddhisme, c’est l’enseignement du Bouddha qui permet aux êtres sensibles d’accéder à l’illumination et à la libération (Libération veut dire sortie de la cycle de réincarnation).
De nombreux pratiquants aujourd’hui ignorent que leur pratique n’est pas bouddhiste et approuvent une vision erronée du vrai dharma (Enseignement) qui, ipso facto, en vient à disparaître, à être oublié peu à peu pour être supplanté par des hérésies de tous ordres. Nous aimerions que chaque être sensible puisse comprendre le véritable enseignement du Bouddha.
Au temps de la dynastie Tang , un flux important de moines hindous était arrivé en Chine. A cette époque, tous les sutras bouddhistes n’avaient pas encore été traduits en chinois. Ces moines avaient commencé de propager au sujet du bouddhisme de faux enseignements à travers tout le pays du Dragon céleste . Beaucoup de moines chinois n’avaient pas de surcroît une compréhension exacte du dharma.
Le maître Xuan Zang désirait alors que le bouddhisme fût rappelé à ce qu’il était réellement. Il avait donc pris l’initiative de se rendre en Inde afin d’y récupérer tous les sutras. Au terme d’un long et difficile périple, il avait entrepris la tâche colossale de traduire les sutras en chinois. Son but était que les hommes de langue chinoise puissent avoir un accès véritable à l’enseignement du Bouddha et que les pratiquants bouddhistes apprennent à discerner ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Grâce à ses traductions, il redevint possible de divulguer l’authentique message bouddhiste et d’ouvrir la voie à l’illumination, à la certitude même de ce qu’est l’illumination, pour tous les pratiquants bouddhistes. Ainsi le bouddhisme mahāyāna (Chemin de sagesse) put-il se répandre sans résistance sur l’ensemble du territoire chinois.
Notre association a sorti cette série de vidéos afin que, à travers l’histoire de ce maître, chacun ait à sa disposition les moyens de comprendre le dharma. Aussi, nous aimerions que ce travail soit un guide pour que les pratiquants qui souhaitent se libérer du cycle des réincarnations ne s’y perdent pas et parviennent à leur objectif. 
Amitofo.

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Le premier sens du Ciel : le maître Xuan Zang
Narrateur : Quand le bouddhisme arriva en Chine au temps de la dynastie Han, la compassion et les prodigieux enseignements que véhiculaient les bodhisattvas touchèrent de nombreux intellectuels chinois. Cela influa beaucoup sur la culture chinoise. Le bouddhisme y connut alors une renaissance, loin de l’Inde où il était né et sans la présence du Bouddha. Le bouddhisme pénétra partout en Chine et dans la vie de ses habitants. Il y montra sa grande aptitude à les séduire, ce qui lui permit de s’y développer. Les pratiquants chinois découvrirent peu à peu que le mental n’était pas le vrai moi. Qui voulait savoir ce qu’est le vrai moi devait apprendre le bouddhisme Mahāyāna (grand véhicule: le chemin de sagesse).
En arrivant en Chine, le Lankavatara sutra (楞伽經 traductor : tire son nom du fait qu’il serait un recueil des paroles prononcées par le Bouddha lors de son arrivée à Sri Lanka.) permit aux pratiquants de comprendre que le vrai moi est tathagatagarbha , ou huitième vijñāna (conscience). C’est ce sutra que Bodhidharma utilisa pour dire si quelqu’un était illuminé ou non (« illumination » signifie « celui qui a trouvé son tathagatagarbha »). Il demanda à ses disciples de faire la même chose ensuite. Le Lankavatara sutra était cependant très ardu, et peu de pratiquants en comprenaient le sens.
Maître Lu :
Le Lankavatara sutra était trop abscons pour les pratiquants de l’époque, ce qui rendait difficile la propagation de l’enseignement. Quand le Mahāyāna samgraha (traductor : 攝大乘論 un texte important de l'école bouddhiste), qui est un résumé du Yogacarabhumi Sastra (瑜伽師地論 Discours sur les étapes de la pratique du yoga bouddhiste), arriva en Chine, les choses évoluèrent. C’était le squelette de l’enseignement du Bouddha et il reposait tout entier sur le tathagatagarbha. C’est ce qui explique pourquoi le texte s’appelle ainsi : il signifie « le texte qui encourage les gens à adopter le bouddhisme Mahāyāna ». L’enseignement y était expliqué bien plus simplement, ce qui répondait aux attentes des Chinois, qui aiment les choses simples. Beaucoup de pratiquants apprécièrent ce texte.
Narrateur : Le Mahāyāna samgraha était facile d’accès et son sens était très profond. De nombreuses explications furent données par différents maîtres. Au sujet des dix bhumi (niveaux) par exemple, certains maîtres s’interrogeaient sur la base de la réalité du monde : était-ce la huitième vijñāna ou la vraie ainsité (la véritable nature de la réalité) ? Les commentaires que fit le maître Paramārtha 真諦三藏de ce texte entrainèrent de nouvelles discussions.
Maître Lu : Paramārtha n’était pas illuminé : il n’avait pas compris les bases du dharma ; le sens du Mahāyāna samgraha lui échappait. Il inventa une neuvième vijñāna à partir de la huitième. Il interpréta maladroitement un passage du Yogacarabhumi Sastra. Il traduisit et écrit le Vinirnīta-pitaka-śāstra (決定藏論) et prétendit que la huitième vijñāna émanait de la neuvième. Il traduisit également deux passages de l’Animitta Sastra (無相論) et confirma l’existence d’une neuvième vijñāna, ce qui engagea ensuite de nombreuses discussions au sujet de ces vijñāna et de la vraie ainsité.
Maître Yu : A une certaine époque, il n’existait en Chine aucune traduction des Yogacarabhumi Sastra. Du coup, on ne pouvait rien dire sur ces commentaires. Les sutras y étaient d’ailleurs peu traduits, et certains concepts y étaient désignés sous des termes différents. Par exemple, un sutra dira que « le vrai moi crée tous les dharmas », un autre expliquera qu’« ālayavijñāna transforme le monde ». Du coup, les gens qui doivent traduire ces deux passages auront du mal : ils ignorent si ce qui a fait apparaître le monde est le vrai moi ou bien ālayavijñāna (8e vijñāna).

Narrateur : L’original des Yogacarabhumi Sastra nous est nécessaire, tout comme celui des sutras. Et puis, il faut un maître illuminé pour comprendre vraiment ces textes sur l’enseignement du Bouddha.

Maître Yu : Il était essentiel, dans la dynastie Tang, de récupérer les sutras restés en Inde. Le maître Xuan Zang s’en chargea. A 13 ans il pouvait déjà expliquer le Mahāyāna samgraha. Il lut beaucoup de sutras, fut illuminé et sut donc ce qu’est la vraie ainsité, ainsi que la différence entre la 8e et la « 9e vijñāna ». Il vit bien aussi que Paramārtha ne comprenait pas l’enseignement du Bouddha, qu’il avait inventé la 9e vijñāna. Cependant, Xuan Zang ne disposait pas des Yogacarabhumi Sastra pour le prouver.

Narrateur : Il y avait d’autres sujets de dispute en Chine, comme sur la nature de bouddha : se complète-t-elle avec le temps, ou est-elle déjà complète ? Plus d’une centaine de sujets furent débattus à l’époque. Xuan Zang pouvait répondre à toutes ces interrogations. Mais il n’avait pas les textes originaux en sanscrit, il avait donc du mal à convaincre les gens. De plus, il aurait voulu étudier le détail de ces textes, pour mieux les comprendre.

Maître Lu : Xuan Zang était illuminé à l’époque et voyait la nature de bouddha en lui, et chez les êtres sensibles et non sensibles. Il voulait en outre savoir comment progresser après l’illumination, étape par étape jusqu’à la bouddhéité. Xuan Zang était plus avancé que tous les moines de son temps : personne ne pouvait l’enseigner. Il avait donc décidé d’emporter tous les sutras en Chine. Il était polyglotte, et avec la sagesse de l’illumination, il était le plus compétent pour récupérer les sutras en Inde.

Narrateur : La route vers l’Inde fut ardue : souvent Xuan Zang y risqua sa vie. Ce fut un voyage difficile de 4 ans, avant d’arriver à Nalanda, où il trouva tous les sutras.

Maître Yu : Xuan Zang récupéra tous les sutras et prouva que les êtres humains ne possédaient que huit vijñāna, dont celle qui est pure, la huitième. Il clarifia les enseignements du Bouddha et démontra que nous avons tous une 8e vijñāna. L’illumination, c’est trouver notre 8e vijñāna. Le Yogacarabhumi Sastra dit que le maître illuminé se base sur cette 8e vijñāna pour sa pratique quotidienne. Il rétablit les mauvaises interprétations de Paramārtha, qui avait réinventé amalavijñāna et qui ne correspondait pas au vrai dharma (enseignement). Ses écrits contenaient beaucoup d’erreurs.
Narrateur : Xuan Zang resta 13 ans en Inde, avant de revenir en Chine. Prajnagupta écrivit un livre pour dire que le Mahāyāna n’était pas l’enseignement du Bouddha. Xuan Zang écrivit en un jour un commentaire sur les visions erronées.

Maître Yu : Prajnagupta croyait que le monde extérieur existait réellement et que la conscience mentale pouvait le touchait. Mais le Mahāyāna dit autre chose : nos états d’esprit sont des images mentales ; le vrai « moi » crée des images mentales; la conscience mentale ne touche donc jamais directement le monde extérieur, mais elle interagit uniquement avec ses images mentales. C’est pourquoi le vrai moi n’a pas d’« état » de la conscience mentale. Voilà ce que Xuan Zang répondit à Prajnagupta.
Prajnagupta répondit que, si quelqu’un est illuminé, sa sagesse ne distingue plus le bien du mal. En ce cas, elle ne peut distinguer les objets du monde extérieur, donc aucune image mentale ne peut apparaître. Or, si le vrai moi ne peut rien discerner, comment peut-il créer des images mentales ? Si cela est vrai, le Mahāyāna est illogique.
Xuan Zang savait que Prajnagupta n’était pas illuminé, car il ne comprenait pas le sens de cette sagesse sans discernement et pourquoi le vrai moi n’a pas d’images. Son discours est incohérent. Xuan Zang l’aida donc pendant 12 ans à lever son incompréhension. Xuan Zang expliqua que la vraie ainsité était la nature de tathagatagarbha, l’une des manières de le présenter. Ce n’était pas une création de tathagatagarbha.
Quiconque sait ce qu’est la 8e vijñāna (illuminé) aura la sagesse correspondante. Avec l’œil de la sagesse il pourra observer la 8e vijñāna qui n’a pas de préférence et dont la nature, la vraie ainsité, est propre. La vraie ainsité est l’apparence du vrai moi, l’une de ses propriétés, et non l’une de ses fonctionnalités. La personne illuminée avance sur le chemin des bodhisattvas en s’appuyant sur la vraie ainsité.

Narrateur : Xuan Zang fit ces commentaires pour s’opposer aux visions erronées. Ils furent vivement recommandés par le roi Harsha de cinq royaumes indiens. Ce roi proposa durant 18 jours un débat ouvert sur l’enseignement du Bouddha. Il y invita Xuan Zang en tant que principal orateur, ainsi que les rois des 18 royaumes proches, tous les pratiquants et les hérétiques les plus réputés. Il invita aussi Prajnagupta, qui avait lu les commentaires de Xuan Zang. Il savait ce dernier imbattable dans un débat et déclina donc trois fois l’invitation du roi. Il finit par saluer à genoux le lieu du débat et féliciter Xuan Zang.

Maître Yu : Durant ce débat, Xuan Zang évoqua la vraie ainsité pour expliquer ce qu’est tathagatagarbha. Il rejeta diverses hérésies et se dit prêt à offrir sa tête à quiconque trouverait une erreur dans ses commentaires. Les gens comprirent la puissance du Mahāyāna, la sagesse et l’intelligence de Xuan Zang. Les pratiquants le surnommèrent alors « le Ciel du Mahāyāna », et le Hīnayāna, « le Ciel de la libération ». Xuan Zang comprenait le dharma, mais il était aussi illuminé, parlait sanskrit et comprenait les hérésies. Il pouvait donc relever tous les défis et ne craignait rien.

Narrateur : Durant ces 18 jours, le nom de Xuan Zang devint populaire en Inde : tout le monde approuvait ses propos. A la fin du débat, tout un chacun congratula le bodhisattva Xuan Zang. Les pratiquants Mahāyāna lui dirent qu’il était le Ciel du Mahāyāna et parlèrent du Hīnayāna comme du Ciel de la libération.
Xuan Zang soutint beaucoup le dharma, soulignant les incalculables mérites qu’il pouvait prodiguer. On considéra cet homme comme le mur porteur du bouddhisme.

Maître Yu : Prouver l’existence de tathagatagarbha est la base de l’enseignement du Bouddha. De ce cœur, premier sens du Mahāyāna, dépendent les 3 mondes et toutes les fonctionnalités. Il est ce cœur trouvé par les maîtres bouddhistes zen, il est tathagatagarbha, ou 8e vijñāna. Il a créé les 7 autres vijñāna (les 5 consciences sensorielles, la conscience mentale et manas) pour faire tourner le monde. Ces 7 vijñāna constituent, avec la 8e, toutes les fonctionnalités qui existent : la 8e vijñāna utilise la conscience mentale pour analyser, et manas pour choisir et faire apparaître ce monde si merveilleux.

Maître Lu : Chaque être sensible possède son tathagatagarbha, avec toutes ses graines karmiques, souillées et produites par les 7 autres vijñāna. Mais la nature de tathagatagarbha est propre. Un bodhisattva illuminé a trouvé son tathagatagarbha et prouvé que le nirvāṇa est sa nature même. Détruire son corps est alors devenu inutile pour entrer nirvāṇa en reste. Les pratiquants mahāyāna illuminés se basent sur ce vrai moi pour aider autrui et évoluer indéfiniment eux-mêmes. La vie et la mort sont aussi nirvāṇa.

Narrateur : Xuan Zang récupéra les sutras en Inde et, avec sa sagesse d’être illuminé, traduisit les sutras du Mahāyāna et mit un terme aux disputes sur la vraie ainsité, la 9e vijñāna et la nature du bouddha. Cela permit de comprendre que les trois mondes dépendent de la 8e vijñāna, ainsi que tous les dharmas, afin ensuite que la communauté des moines continue, mille ans durant, de propager en Chine l’enseignement du Bouddha. Aujourd’hui, on peut l’expliquer et diffuser les méthodes permettant l’illumination. Pour tout cela, remercions Xuan Zang : ses mérites sont inestimables. « Une personne suffit à développer ou à détruire l’enseignement du Bouddha », dit un dicton.

Saluons le bodhisattva mahasa Xuan Zang.

 

Comme le prévoyaient les sutras,
Le bouddhisme, en ce monde chaotique,
Eut besoin, pour renaître, qu’un homme prît une ferme décision.
Des millions de personnes auraient pu l’accompagner,
Mais il alla seul.
Ses mérites sont très grands.
Il fixa les règles du vrai enseignement
Et en fit apparaître le sens le plus élevé.
Les 3 mondes dépendent du vrai cœur,
Et tous les dharmas ont besoin de cette vijñāna.
Ce grand maître agissait à contre-courant.
Il était telle une montagne si grande que le sommet en est invisible,
Tel un long chemin qu’il nous donnait à admirer.
Il était un saint solitaire.
Il continue d’apparaître dans ce monde saha,
Quelle que soit la difficulté,
Pour aider autrui.
Un seul être peut détruire ou développer l’enseignement.
Félicitons et louons donc Xuan Zang.